dimanche 13 novembre 2011

Obombrer

 «Dimanche, le monde existe un peu moins»
François Bon

Je me souviens. J'ai commencé à écrire dans ce blog un dimanche soir. C'était une soirée à l'ambiance spéciale et aux sentiments mitigés, je pense que c'est ça qui m'avait inspirée. Un dimanche du mois d'avril, si je me rappelle bien, je sentais les mots s'accumuler dans ma tête, j'avais un besoin de les ordonner, de les voir et de les comprendre. Ce que je constate, c'est qu'une fois posés sur l'écran, certes, ils sont là, le charabia se dissipe, mais rien n'est réglé pour autant.

Ce lieu est un exutoire, j'y crache ma tristesse et  ma confusion. Ne m'en voulez pas, si je vous déprime un peu. Il m'arrive quand même parfois, de vouloir simplement écrire, comme ce soir. Ce soir, je cache ma mélancolie, je ne ressens pas le besoin de la partager, elle ne m'envahit pas. 

J'ai même envie d'écrire une histoire. Peut-être trois ou quatre personnages, dans un pays étranger, qui auraient toutes sortes d'activités, j'y mêlerais des histoires d'amour et d'amitié, de jalousie et de trahison. Du déjà vu, quoi. Mais, je vous jure, il y aurait une fin d'enfer.

Le dimanche soir, je fais un brouillon mental de la semaine à venir. 
Le week-end est passé vite. Vous me direz, c'est l'histoire de tout le monde, tous les week-ends passent trop vite, c'est un lieu commun sur lequel je ne m'attarderai pas 107 ans. (J'ai su récemment d'où venait l'expression «mettre 107 ans » : c'est le temps que ça a pris à la Cathédrale Notre-Dame de Paris pour être construite. Vous aurez au moins appris quelque chose, si vous ne le saviez pas déjà).


Depuis quelques jours, j'ai pris une résolution : après «cette date»,  j'essaierai de moins broyer du noir. L'entrée dans le mois de novembre m'a donné un coup au cœur et ce mois se terminera bien tristement. Je ne pense pas, d'ailleurs,  avoir la force de travailler «cette journée-là», trop d'émotions, de souvenirs... trop de fragilité. J'en veux tellement à la vie, à la religion particulièrement. On a essayé de me mettre dans la tête, depuis toute petite, que «Dieu est juste et bon». Excusez-moi, permettez-moi d'en douter. Je boude, j'y ai jamais cru de toute façon. Rancune éternelle.

Après novembre, je tenterai de démarrer une nouvelle année moins morose, j'essaierai de dissiper ma haine, de ne pas avoir envie, à tout moment, d'exploser et de tout casser. Je varierai mes sujets, vous raconterai mes hontes intergalactiques, afin de me faire rigoler, et par le fait même, vous faire sourire. Je ne dis pas que passer Noël sera facile, mais j'essaierai de faire un effort, d'être moins pessimiste. 

J'ai déjà fait beaucoup de travail, le temps aussi m'a aidée à traverser la pire année de ma vie. C'est peut-être con, mais le seul moyen d'avoir moins mal est d'attendre.

Leitmotiv : Reprendre la vie comme «avant» et y aller un jour à la fois. 

J'écoute les conseils, m'efforce de faire comme tous ces gens qui, malgré la perte d'un être cher, continue à travailler, à s'exprimer et à rire. Je suis vos exemples et je vous comprends mieux.

Merci.

Et même si je ne crois plus au paradis, je t'entends souvent me crier avec ardeur, comme tu le faisais avant :« Arrête de pleurer ! Ça ne sert à RIEN !» ; «Ce qui est fait est FAIT, on ne revient pas en arrière.» 

«Maintenant, VAS-Y ! Fonce ! Je te suis !».


samedi 5 novembre 2011

Coeur de givre

«Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le coeur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du coeur».
Pierre Teilhard De Chardin

Ça sonne à la porte. J'ouvre. 
Il n'y a personne, 

En baissant les yeux sur le pas de ma porte, j'y aperçois un paquet de papier brun, quelques feuilles semblables au papier dans lequel la viande, que l'on achète chez le boucher, est emballée. 

En déballant ce colis, j'y découvre un coeur.
Tiens, il ressemble étrangement au mien.

Pourquoi git-il ici ?
J'élude provisoirement la question. 

Ce matin d'automne, un coeur git sur le pas de ma porte. Il ne m'appartient pas. 

Serait-ce le sien, ou bien, serait-ce le nôtre, ou même le vôtre ?

Il palpite encore, pourtant si loin de son propriétaire.

J'ai compris, il est couvert de givre,  il s'agit bien du sien.


La vie étant ce qu'elle est, soit en perte continuelle de sens, je me permets ce matin, un coup de gueule. Je me permets de condamner cet homme, qui a osé se départir de son coeur, en assassinant froidement deux personnes de coeur.

De tout coeur, j'écrase de mon pied, ce coeur abandonné.
Qu'il cesse de battre à tout jamais, il n'en mérite plus.


Et moi, j'ai le coeur en diagonale.

mardi 1 novembre 2011

Sans ordonnance

  
«Tout le secret de l'art est peut-être de savoir ordonner des émotions désordonnées, mais de les ordonner de telle façon qu'on en fasse sentir encore mieux le désordre.»
Charles-Ferdinand Ramuz


Oui. Foutu novembre.
Ça brasse, à l'intérieur.

Je le tiens, mais je ne le retiens pas, ce temps, sur mon poignet, et ma tête ondule, en silence.

Je suis incapable, je ne peux, je ne veux concevoir l'absence.

Fou,
Tue novembre.

S'il te plaît.