«Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le coeur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du coeur».
Pierre Teilhard De Chardin
Ça sonne à la porte. J'ouvre.
Il n'y a personne,
En baissant les yeux sur le pas de ma porte, j'y aperçois un paquet de papier brun, quelques feuilles semblables au papier dans lequel la viande, que l'on achète chez le boucher, est emballée.
En déballant ce colis, j'y découvre un coeur.
Tiens, il ressemble étrangement au mien.
Pourquoi git-il ici ?
J'élude provisoirement la question.
Ce matin d'automne, un coeur git sur le pas de ma porte. Il ne m'appartient pas.
Serait-ce le sien, ou bien, serait-ce le nôtre, ou même le vôtre ?
Il palpite encore, pourtant si loin de son propriétaire.
J'ai compris, il est couvert de givre, il s'agit bien du sien.
La vie étant ce qu'elle est, soit en perte continuelle de sens, je me permets ce matin, un coup de gueule. Je me permets de condamner cet homme, qui a osé se départir de son coeur, en assassinant froidement deux personnes de coeur.
De tout coeur, j'écrase de mon pied, ce coeur abandonné.
Qu'il cesse de battre à tout jamais, il n'en mérite plus.
Et moi, j'ai le coeur en diagonale.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire