samedi 30 avril 2011

Sans style

"Les meilleurs divertissements sont les plus futiles"
Jacques Chardonne

À croire qu'on s'est tous donné rendez-vous pour faire l'épicerie ce matin. Je n'avais aucune envie de me pointer là, mais il me manquait deux choses essentielles pour survivre au week-end : du lait et de la lessive. Je me suis donc lancée et suis partie, ébourrifée, encore sur la vague de la "veille", à la recherche de ses deux items.

Le stationnement était plein et ça grouillait de partout.
Merde. Moi qui voulais faire vite.
Parking trouvé, je rentre à l'intérieur. 


En vitesse, j'empoigne le lait : check.
Et la lessive : check.
La journée s'annonce chargée, je m'empresse d'arriver à la caisse.

Mettons quelque chose au clair : ce n'est pas parce qu'il fait beau et que ça sent le printemps (limite l'été) que j'ai envie de socialiser avec vous, chers caissier et emballeur.

"
- Petit samedi en perspective Madame?
- Ouaiiis."

Fous-moi la paix.

"
- Avez-vous regardé le mariage royal ?
- Non. "

Sérieux, là, il pousse. T'as vu ma tête?

"
- Ah.... Mais auriez-vous voulu le regarder?
- Non, parce que je m'en fous.
- Ah."


Ah.

Et voilà. Ce n'est pas par méchanceté, mais je n'avais pas envie de bavasser.

jeudi 28 avril 2011

Pébroc

" Les larmes ne sont qu'une pluie soudaine"
Sahar Khalifa

Il y a dehors toute une brise qui transporte, à travers la fenêtre, des bribes de la journée auparavant pluvieuse. Il me vient un constat : je n'aime pas les parapluies. Bien qu'ils peuvent, certes, être pratiques lors d'occasions très particulières, je ne les aime pas.

Non, je n'aime pas leur forme qui enferme et isole les gens, ils encombrent lorsque la pluie cesse, ils ne sèchent pas rapidement et éparpillent de l'eau partout. Quoi encore? ils portent malheur ouverts à l'intérieur !
Ils se renversent et se cassent au moindre coup de vent.
Les piétons, le regard amoindri, brandissent fièrement cet objet qui les empêchera de fondre sur place.
Ils offrent même aux plus étourdis la chance de recevoir une baleine saillante dans l'oeil...



J'ai perdu tous mes parapluies. J'essaie de m'en remettre et j'espère tout de même que la pluie aura cessé demain.

Une soirée. Un souhait.  Non, cent en même temps.
"Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville"
Le canapé est grand. En osmose avec lui, je me relaxe l'esprit dans l'exubérance de mon effusion.

mercredi 27 avril 2011

Un chat noir

"La superstition porte malheur"
Paul Carvel

Force m'est d'apercevoir que certaines choses provoquent en moi des envolées de superstition et mes idées s'éparpillent.

Ce matin, mon réveil n'a pas sonné, j'ai accusé un retard important au travail.  Coincée parmi les voitures du trafic infini, mes yeux n'étant pas fixés sur la route, mon pare-choc s'est malencontreusement enfoncé dans celui du camion de livraison en  face de moi. À la sortie du pont, la police m'a arrêtée et m'a donné une contravention pour non respect de la limite permise. Rendue au travail, dans un élan d'inattention, j'ai oublié mes clés dans la voiture et je me suis enfermée dehors. En courant vers mon cours, j'ai cassé un de mes talons et je me suis effrondrée sur l'asphalte et ......

Stop.
Il n'en est rien.



Au lieu de se concentrer sur ce qu'on vit, pourquoi ne pas se réjouir de ce tout qu'on évite ?

Évidemment, il ne s'agit que de virages éphémères...

mardi 26 avril 2011

Figurer ses sens

"La fantaisie est un perpétuel printemps "

Johann Friedrich von Schiller

Choses à faire lorsque la température se veut clémente :
  • Sortir sa chaise sur le balcon, regarder les voitures passer et constater à quel point elles ne sont pas toutes grises, noires ou blanches
  • Aller prendre une bonne marche matinale (s'apporter un bon livre pour s'arrêter sur un banc, lire deux pages pour finalement lever les yeux et regarder les gens marcher)
  • Nettoyer l'extérieur de sa voiture et coller les autocollants désirés
  • Sortir son manteau de printemps (et retrouver un billet de 5 dollars oublié)
  • Ouvrir les fenêtres de sa classe, pour faire circuler le CO2 (très important)
  • Défroisser ses jupes (éventuellement les relaver, ça ne se défroisse pas si bien à l'air libre)
  • S'acheter une nouvelle paire de lunettes de soleil (ni trop grosse, ni trop petite ... éviter de s'asseoir dessus une semaine après les avoir achetées).
  • Aller chez le coiffeur (et ressortir avec la même coupe que d'habitude)
  • Envisager une excursion ou un voyage pour l'été qui approche
  • Ressortir son sourire (rangé depuis le mois de novembre)
  • Continuer d'écrire pour se soigner (tenter de trouver des sujets plus joyeux)
  • Arrêter de tout ridiculiser
  • Aller à la pêche ( sans se faire tordre le bras)
  • Dessiner (en couleurs)
  • Ne pas oublier les anniversaires du mois de mai et juin (qui sont toujours fêtés de manière plus grandiose que ceux des mois de septembre ou octobre)
  • Prendre des nouvelles de ses vieux amis (qui étaient en hibernation depuis quelques mois)
  • Donner de ses nouvelles à nos vieux amis (car on était en hibernation depuis quelques mois)
  • Ne pas se forcer à faire le ménage du printemps (attendre l'été, c'est encore plus efficace)
  • Partir au travail le coeur léger (en ayant hâte de profiter du soleil de 15h)
  • Se forcer à faire sa correction (sans penser au soleil de 15h)
  • Apprécier un café glacé ou une "slush"
  • Aller au cinéma (à la séance de minuit)
  • Faire du roller-blade en évitant les nids de poule et le gravier
  • Passer plein de temps avec Maman (et avec la famille en général)
  • Faire des gâteaux avec le chocolat de Pâques
  • Reprendre le temps et l'envie de discuter
  • Aller sur une terrasse et passer des heures à discuter
  • Acheter du off (on oublie toujours que les moustiques existent)
  • Aller pique-niquer dans un parc et terminer la soirée dans un bar (rentrer en Bixi)
  • Marcher sur la rue Saint-Laurent (chercher un endroit où aller, analyser les gens et changer d'avis)
  • Jouer au tennis (avec des gens, pas en tête à tête avec la clôture)
  • Aller au théâtre
  • Découvrir de nouveaux groupes de musique et les écouter à tue-tête dans sa voiture
  • Arrêter de se "morfondre"
  • Acheter de la vaisselle en plastique colorée et "fashion" pour manger dehors
  • Utiliser la corde à linge
  • Passer deux heures chez Renaud-Bray ou Gallimard et ressortir avec plein de nouveaux livres (à lire dans un parc)
  • Jouer au mini-golf (en imitant Carl Carmoni)
  • S'asseoir dans des marches d'escaliers pour observer le Festival Juste pour rire, en critiquer tous les aspects et constater que Gilbert Rozon est assis dans la marche en arrière (Fail)
  • Faire la plus grande salade de fruits (ne pas la laisser pourrir trois jours dans le frigo)
  • Aller dans un chalet et transformer toutes les scènes vécues en pièces de théâtre
  • Être de bonne humeur aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur

...

Finalement, on finit par en trouver, des sens à la vie.

lundi 25 avril 2011

Fulgurante intangibilité

" La pire des solitudes est d'oublier le mystère qui entoure certains moments de nos vies, de le perdre à jamais.  Écrire, c'est rendre vivant, pendant une fraction de seconde, en choisissant les mots les plus justes, ce qui meurt et ne reviendra pas : l' instantané d'une pensée ou d'une émotion. les souvenirs, le sentiment finissent par s'évaporer et meurent. Écrire, c'est se donner le luxe inoui de rester en vie un peu plus longtemps que la vie elle-même en sédimentant dans l'encre, ce qui s'évanouit, nos fulgurances. Écrire, c'est rester debout alors que tout s'écroule autour de soi."

Bruno Descamps


Journée de grâce aujourd'hui.
-J'aime-

Que faire ?

- ... -

Si le week-end s'était arrêté hier soir, il aurait été trop court. Une pause comme celle-ci s'accepte très bien, la fête de Pâques s'est bien déroulée malgré les circonstances, c'était une autre première fois à vivre et à accepter. Le malaise est tout de même présent, mais on se comprend et on écoute les gens se taire.

À travers ces quelques jours de congé, on m'a aussi dit qu'il fallait arrêter de se morfondre, car s'apitoyer sur sa peine coupe l'élan de notre vie. Je le sais, je ne me morfonds pas, j'ai mal, c'est tout.
  
Il est impossible de courir le marathon avec une jambe cassée ... surtout si elle n'est pas platrée. Parfois, j'aimerais être intangible.

Désamorcement du sentiment : j'ai envie d'écrire en marge. Où est-elle?

- ... -

Cet après-midi, je rêve à de grandes choses. J'y pense, et un moment, je sens que ça y est, j'ai trouvé ... Après tout, je réfléchis encore une petite seconde et je constate que j'ai changé de direction, sans même avoir eu le temps de cligner les yeux. 

Je ne sais pas ce que je ferai, j'hésite et j'aime ça comme ça.

Chose certaine, je ne ferai pas comme l'abruti en face de chez moi qui joue au tennis en tête à tête avec lui même, en utilisant la barrière grillagée plus ou moins ondulée en guise de mur. Je cherche encore sa stratégie pour comprendre le rebond que sa balle fera.

On se demande après pourquoi la clôture est abîmée...
J'ai envie de lui casser sa raquette.



Quand je vous dis qu'il y a des gens qui m'énervent...

samedi 23 avril 2011

Après-midi d'un printemps douteux

"I've been a puppet, a pauper, a pirate, a poet - a pawn and a king
I've been up and down and over and out - and I know one thing:
Each time I find myself flat on my face
I pick myself up and get back in the race"


Frank Sinatra

Dans le carreau de ma fenêtre,  je jette un regard vers le ciel et j'aperçois la grisaille habituelle. Il me semble que j'apprécierais voir le bleu du ciel. En bonus aujourd'hui : un vent à décorner les licornes.

Ce temps-là  sert  toujours de bonne excuse pour faire le ménage, et quand on fait le ménage, on nettoie aussi son esprit. Ce sont là deux activités nécessaires.

Aujourd'hui, je me permets donc de vivre dans le présent,
ne me parlez pas de demain ni d'hier.

That's life, Frank Sinatra dans les oreilles, je vous invite, come fly with me.


vendredi 22 avril 2011

Réalités

"Le plus sûr moyen de calmer l'angoisse induite par une sensation de manque consiste à remplir le vide avec des représentations ayant pour but de transposer cette souffrance."

Boris Cyrulnick


J'ai intitulé mon blog Ma vie (pas si) normale , car être trop normal est pernicieux. 

À trop vouloir être parfait, à trop vouloir correspondre aux normes imposées par la société, on finit par mettre un voile sur une partie de la réalité. Ma mère m'a déjà dit être une rebelle passive, je m'approprie alors son expression pour me définir (telle mère, telle fille).

À première vue, vous ne verrez rien en moi qui vous choquera, car tout se joue à l'intérieur. Surtout, ne confondez pas cela avec de l'hypocrisie, il s'agit simplement d'un je-n'en-pense-pas-moins presque continuel.

Selon moi, une certaine part de divagation, de questionnement, de trouble et de folie est essentielle afin d'échapper à la fatalité de notre existence. Évidemment,  la voie à choisir est celle qui mène à la créativité ou à la poésie, pas celle qui fait plonger dans l'aliénation. 

Facile à dire.

Pour moi, l'écriture et le dessin seraient alors des échappatoires intéressants.



Bien que tous ces doutes amènent quelques doses de malaises ou d'appréhensions,  je reste dans cette avenue et j'accepte de coexister avec mes anges déchus. La réalité, c'est ça, après tout.


Oui, penser peut affaiblir, on voit les (nos) failles, les (nos) non-sens et l' (notre) illogisme.

Ouf.  Je me sens faible tout à coup.

jeudi 21 avril 2011

mercredi 20 avril 2011

coalescence

"Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel."

Jean Jaurès

Visiblement, ce qui relève du plausible m'abîme et me file entre les doigts pour l'instant. Je ne retrouve plus ce courage dont Jean Jaurès parle ci-haut et me remettre à la vraisemblance de ce monde me semble maintenant pénible. 
Les eaux fortes distillent parfois l'envie de résister aux intempéries.



Demain est peut-être un grand jour, du moins je l'espère, car ce regard paisible sur la mort, je ne l'ai pas. Demain, ma vision pourrait changer. Demain, un seul signe me suffirait pour réparer et consolider mes fondations qui se sont totalement écroulées il y a quelques mois. Demain, alors, je m'obligerai à déconstruire toutes les chorégraphies que j'ai montées pour enfin marcher à l'endroit à nouveau.

Papa, je ne sais pas comment ça fonctionne là-haut, mais j'espère que Demain tu répondras à l'appel.



I accept and I collect upon my body
The memories of your devotion
I accept and I collect upon by body
The memories of your devotion

mardi 19 avril 2011

De justesse

23h59.

De justesse

Des fourmis dans les yeux

Il faut que je vous laisse

Pas de mots ennuyeux

Trève de poésie

Je vais dans mon lit

Bonne nuit.

lundi 18 avril 2011

Ailleurs


"J'ai entendu vos points de vue. Ils ne rencontrent pas les miens. La décision est prise à l'unanimité"
Charles de Gaulle
Manger du kiwi dans une fondue chocolat m'a toujours semblé inapproprié.
Allez savoir pourquoi,  l'acidité du fruit beaucoup trop prononcée qui n’égale en rien à la douceur de la banane, de la fraise ou du bleuet, peut-être.
Non, vraiment, des morceaux de kiwi  ne sont pas destinés à être mangé dans une fondue. Tout comme certaines gens feraient mieux d’être ailleurs, aussi, avec d’autres personnes.
Oui, ailleurs, dans un autre monde.
Les gens m'énervent, quelquefois.

Cherchez l'analogie...

dimanche 17 avril 2011

Transmission

"L'ennui avec la télévision, c'est qu'on la regarde pour se changer les idées et qu'elle finit par nous laver le cerveau"
Robert Orben

Cet après-midi,  j'ai regardé la télévision.

Lieu(x) commun(s)

"Il y a des jours avec et des années sans"
Moi.


Oui, oui, je me permets d'écrire de grandes banalités. Y a-t-il un censeur dans la salle ?

Il a plu tout hier, il a fait froid et j'ai attrapé un rhume. Cliché :  " En avril ne te découvre pas d'..." blabla.

Le ciel est sale
Il pleut encore aujourd'hui.


Remarquez, ça se supporte très bien un rhume, j'essaie d'en faire abstraction, parce qu'au fond, s'apitoyer sur un si petit mal physique serait honteux. Néanmoins, dans mon cas, mes cordes vocales, à la longue, finissent toujours par lâcher et plus rien n'est audible, non. Pas une particule sonore.  Imaginez.

Alors, vous en conviendrez, dans ce cas-ci, il vaut mieux se plaindre avant, un tant soit peu (cette expression aurait autant de sens écrite ainsi : "un temps soit peu").

Voilà, c'est fait.

Un jour avec ou un jour sans ?

Il est encore trop tôt pour le dire, mais il vaudrait mieux qu'il m'arrive quelque chose d'intéressant aujourd'hui, aussi bien pour moi que pour vous.

samedi 16 avril 2011

Yes / No



"Les deux mots les plus brefs et les plus anciens, oui et non, sont ceux qui exigent le plus de réflexion"
Pythagore


Je dis oui aux matins ensoleillés. Je dis non aux matins enneigés.
Je dis oui à l'odeur de la mer. Je dis non à l'odeur de la ville.
Je dis oui aux chats. Je dis non aux chiens.
Je dis oui aux samedis matins. Je dis non aux lundis matins.
Je dis oui à l'envie. Je dis non à la jalousie.
Je dis oui au café. Je dis non au thé.
Je dis oui au tennis. Je dis non au handball.
Je dis oui à la modestie. Je dis non à la vanité.
Je dis oui à la pluie d'été. Je dis non à la pluie d'hiver.
Je dis oui au silence. Je dis non au boucan.


Je dis non aux marguerites. Je dis oui aux roses.
Je dis non aux mots cachés. Je dis oui aux mots croisés.
Je dis non à la cannelle. Je dis oui au caramel.
Je dis non à l'égoisme. Je dis oui à l'altruisme.
Je dis non à l'ignorance. Je dis oui au savoir.
Je dis non à la violence. Je dis oui à la tendresse.
Je dis non aux larmes de crocodiles. Je dis oui aux larmes sincères.
Je dis non aux rictus hypocrites. Je dis oui aux sourires spontanés.


Je dis oui à la vie. Je dis non à                            ...

Parfois, terminer ses phrases n'est pas une obligation.

jeudi 14 avril 2011

J'attends ton appel

J'ai hérité d'un Iphone.

D'habitude, ces engins électroniques appartiennent aux autres, et effectivement, il n'est pas encore complètement à moi. Il est rempli de choses, ce téléphone, et je n'ai à vrai dire pas envie d'y effacer grand chose. Certes, je me suis permis de minimes changements, histoire que lorsque j'appelle ma mère, ça ne marque pas "épouse" sur le téléphone, parce qu'entre nous, ça fait très mal au coeur.

Ce Iphone, il est resté endormi pendant 4 mois et demi, il restait là, sacré, sans qu'on n'ose y toucher, et pourtant, il aurait insisté pour qu'il soit utilisé, "C'est bête, il est bien ce téléphone !", oui, tu as raison, alors j'ose enfin me l'attribuer. J'ai passé des heures à fouiller l'intérieur, tous les recoins, dans l'espoir de trouver encore un peu de toi.

Ce téléphone est comme un livre qu'on a oublié de refermer, quelques pages encore ouvertes, des parties d'échecs commencées...

Il ne reste réellement de toi qu'une parcelle de voix et de rires, devrais-je dire, même, des éclats de rire d'une quinzaine de secondes enregistrées par hasard.

On dit qu'il ne faut pas s'accrocher au matériel, mais peut-on faire une exception?



J'ai hérité d'un Iphone.

Oui, mais ô combien plus que cela : Merci Papa.


Des kilos dans les yeux

"On pleure mais on finit par sourire ; et tout en souriant on pleure"

Georges Gordon

En sortant du travail, attendant patiemment dans ma voiture que le chemin se libère devant moi, j'ai aperçu, d'un coup d'oeil rapide dans mon rétroviseur, une femme en pleurs dans sa voiture. Tout comme moi, elle attendait en file, sagement derrière moi que le rouge laisse sa place au vert.  Ses yeux étaient remplis de larmes, et au lieu de tenir le volant,  ses mains s'adonnaient à faire disparaître cette eau déferlant sur ses joues.

Une chanson émouvante à la radio, une perte d'emploi, une rupture amoureuse, une maladie, une personne disparue ... tant de raisons pourraient expliquer sa tristesse.

Une chose est sûre, pleurer en conduisant, c'est bien plus dangereux que de parler au téléphone.

Je parle par expérience.

mercredi 13 avril 2011

J'ai des mots de travers...

... ou devrais-je dire des maux.

"À raconter ses maux, souvent on les soulage"
Pierre Corneille


Rudiments de ma semaine :

L'échine courbée, je résume :

Un petit mal - Des petits mots - 1-

Depuis quelques jours, je pars travailler tous les matins à la même heure, et j'ai la totale impression de me trouver dans  " Le Show Truman". C'est incroyable,  il y a certaines voitures que je croise tous les matins, mais surtout, je vois les mêmes personnes sur la rue qui sortent de chez elles ou qui attendent l'autobus. Je pourrais même parier que, ce matin, Steve (appelons-le ainsi), cet adolescent aux jeans trop larges (mode obsolète), d'une quinzaine d'années, avait une nouvelle casquette. Quelques matins, je pousse le vice, j'écoute les mêmes chansons, et ce, dans le même ordre que la veille.

Abnégation : Je m'auto-insupporte, à partir de demain, je cesse ce genre d'activités.

Un petit mal - Des petits mots - 2-

J'ai vu un chaton écrasé sur la route tout à l'heure.

Affliction : Ça me fait toujours plus de peine que de voir une marmotte dépecée ou un écureuil déchiqueté. Et pourtant...

Un petit mal - Des petits mots - 3-

À force de repousser ma visite chez le chirurgien dentiste, ma dent de sagesse pousse et se fait douloureuse.

Procrastination : Ça peut encore attendre...

Un petit mal - Un gros mot 

"Merde!"

Abjection :Il faut vraiment que je diminue l'emploi de ce mot dans mes phrases quotidiennes. 

(...)

Redressement de l'échine

Corneille avait bien raison, ça soulage.

mardi 12 avril 2011

De mes mains, un petit verre

"Apportez-moi du vin fort
Car le vin délivre
Oh versez, versez-m'en encore
Pour que je m'enivre
"

Charles Aznavour (Deux guitares)

Ah ! Le vin, élixir de jouvence.

J'aime m'y laisser tenter, de temps à autre, et après tout, c'est bon pour la santé.
Oui, bon, on dit que consommé avec modération, il aurait des propriétés anticancéreuses et protégerait des maladies cardiovasculaires ...
Certes, on le savait, néanmoins, je suis certaine que ce n'est même pas vrai. J'en ai assez de tous ces pourcentages, de ces statistiques qui nous disent que ci... que ça...

Et si j'en abusais ?
Le destin choisira à ma place.



Aznavour me fait pencher dans la nostalgie. Oui, c'était le chanteur préféré de mon père, combien de fois, étant jeune, me suis-je moquée lui : " Papa, c'est passé date !" ...

Or, actuellement, ce chanteur éveille en moi des millions de sentiments et de ressentiments. La vie me déçoit,  Aznavour me conforte et me conforte,  ça me passera un jour, peut-être.


Force est de constater qu'après les vapeurs enivrantes du  vin, vient une parole ennuyante et séculaire,

Excusez-moi.

lundi 11 avril 2011

- Tout ira bien -

" Ne faites jamais confiance aux étoiles
Qui vous disent que tout ira bien
La vie est loin d’être un droit chemin
C’est écrit dans les lignes de ma main "

                                                               Pierre Lapointe

"
- Hier, je me suis pris un hélicoptère en feu en plein visage.
- Tout ira bien. "

Allez, soyons francs, cette phrase : "tout ira bien", ce n'est réconfortant pour personne, sauf peut-être pour la personne qui le dit.

Fin de la parenthèse.

dimanche 10 avril 2011

10 avril 2007

Il y a toujours dans notre enfance, un moment où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir.
Graham Greene




Voilà, je le sais, on n'est plus en 2007. Sans souffle.              DÉJÀ?

Juste le temps de ce message, laissez-moi y croire un peu.

Combien de fois ai-je eu envie de créer un blog ! oh oui, j'en ai créé plusieurs, mais passant trop de temps à les personnaliser, mon envie d'écrire se volatilisait et je remettais toujours à "demain" (ah ! ce fameux demain). Cette fois, c'est simple, je n'ai peut-être pas grand chose à raconter, mais cette activité pourrait certainement libérer mes noeuds de cerveau.

Rien d'original, un blog "normal" pour une vie "normale", que voulez-vous, on n'innove pas toujours.

Je ne sais pas exactement ce que je faisais ce 10 avril 2007, peut-être étais-je en train de réviser des notions de grammaire en vue d'un examen de fin de session. Mais peut-être que non.
Chose certaine, c'est que la vie, à cette époque, était on ne peut plus calme émotivement. Le coeur léger, à 23 ans, j'étais encore une enfant.

Ce soir, je me retourne. Je suis en 2007.
La vie est opaque, mais j'ose un peu de transparence. 
Je l'éclaircis un peu.