mardi 6 décembre 2011

Sporadique

«La vie est faite de détails, mais un détail peut changer une vie»
Goyer Rémi



J'ai promis d'être plus joyeuse, je tiens cette résolution, après cette semaine éprouvante émotionnellement.

Vous savez, ces dates, ces douloureux souvenirs...




Maintenant, il faut voir de l'avant, sans rien oublier, bien sûr. Je ne dis pas que je vais bien, mais je commence à me «raisonner». Je suis encore en furie, mais je tends à respirer.

Chaque jour, des petits détails me font sourire, et je vous les partage :

- Habitant à Montréal et travaillant sur la Rive-Sud, chaque matin, je passe par le pont. Croyez-le ou non, il y a le même foutu monsieur, d'une cinquantaine d'années, à l'air esquinté,  qui traverse le pont à pieds tous les jours. Il part de Longueuil et se rend à Montréal. En général, je le croise toujours au même endroit. L'autre jour, je suis partie 20 minutes plus tôt, il commençait sa marche, il était encore à Longueuil. Le lendemain, je suis partie plus tard, il arrivait à Montréal. Cette homme m'intrigue, je m'imagine sa vie, dans ma tête. Qu'a-t-il bien pu arriver pour qu'il prenne cette décision sordide ? J'vous'l'dis qu'il a l'air abîmé.

- Aujourd'hui, sur la route encore, j'ai coupé toutes les lignes pleines que je voyais, même les doubles.

- À la station d'essence, ce week-end, il y avait pas mal de vent, surtout ce dimanche, et le monsieur qui faisait le plein avait sa mèche, qui d'ordinaire est soigneusement placée pour camoufler sa calvicie, complètement à la verticale. Malgré tout, il continuait à se la «péter jeune».

- Je ne sais pas si le hasard fait bien les choses. Chose sûre, les choses se font souvent dans le hasard.

- Entendu : « Ben, c'est ça... cet aliment là, t'aimes ou t'aimes pas»... «Ah oui ? et toi, t'aimes ou t'aimes pas ?»... «Moi? .. so... so ...»

- Un élève qui se pense trop «cool», tombant de sa chaise, de par sa maladresse, et ce, devant toute la classe,  ça me fait exploser de rire. Il la méritait sa honte internationale.

- Pour la première fois de ma vie, j'ai roulé sur un chat. J'ai mal. J'ai tout fait pour l'éviter, mais on dirait qu'il s'est fait aspirer sous mes roues.

- Surveiller une porte, le midi, une fois tous les neuf jours, et bien, entre vous et moi, ça me fait suer.

- CAISSIÈRE DU DOLLARAMA (portant un décolleté plongeant- en recherche d'attention) : « Mon Dieu les hommes, ils l'aiment mon chandail !! » (haut et fort en riant à gorge déployée).
- CAISSIÈRE 2 (sa collègue) : « C'est pour ça que tu devrais attacher ta veste et la monter ...»...
- CAISSIÈRE : « Pas d'ma faute s'il est confo l'chandail !!!» ( Rires :130 décibels- seuil de la douleur)
- CAISSIÈRE (montant sa fermeture éclair et la descendant aussitôt) : « 'Fait ben'trop chaud pour qu'j'attache ça moi! » .... (me regardant) «Si j'étais payée au pourboire, j'en aurais eu en masse aujourd'hui !»....
- Moi (poker face) : ...

Voudrais-tu vraiment que je partage ton enthousiasme?



Un jour à la fois, j'vous l'dis.


dimanche 13 novembre 2011

Obombrer

 «Dimanche, le monde existe un peu moins»
François Bon

Je me souviens. J'ai commencé à écrire dans ce blog un dimanche soir. C'était une soirée à l'ambiance spéciale et aux sentiments mitigés, je pense que c'est ça qui m'avait inspirée. Un dimanche du mois d'avril, si je me rappelle bien, je sentais les mots s'accumuler dans ma tête, j'avais un besoin de les ordonner, de les voir et de les comprendre. Ce que je constate, c'est qu'une fois posés sur l'écran, certes, ils sont là, le charabia se dissipe, mais rien n'est réglé pour autant.

Ce lieu est un exutoire, j'y crache ma tristesse et  ma confusion. Ne m'en voulez pas, si je vous déprime un peu. Il m'arrive quand même parfois, de vouloir simplement écrire, comme ce soir. Ce soir, je cache ma mélancolie, je ne ressens pas le besoin de la partager, elle ne m'envahit pas. 

J'ai même envie d'écrire une histoire. Peut-être trois ou quatre personnages, dans un pays étranger, qui auraient toutes sortes d'activités, j'y mêlerais des histoires d'amour et d'amitié, de jalousie et de trahison. Du déjà vu, quoi. Mais, je vous jure, il y aurait une fin d'enfer.

Le dimanche soir, je fais un brouillon mental de la semaine à venir. 
Le week-end est passé vite. Vous me direz, c'est l'histoire de tout le monde, tous les week-ends passent trop vite, c'est un lieu commun sur lequel je ne m'attarderai pas 107 ans. (J'ai su récemment d'où venait l'expression «mettre 107 ans » : c'est le temps que ça a pris à la Cathédrale Notre-Dame de Paris pour être construite. Vous aurez au moins appris quelque chose, si vous ne le saviez pas déjà).


Depuis quelques jours, j'ai pris une résolution : après «cette date»,  j'essaierai de moins broyer du noir. L'entrée dans le mois de novembre m'a donné un coup au cœur et ce mois se terminera bien tristement. Je ne pense pas, d'ailleurs,  avoir la force de travailler «cette journée-là», trop d'émotions, de souvenirs... trop de fragilité. J'en veux tellement à la vie, à la religion particulièrement. On a essayé de me mettre dans la tête, depuis toute petite, que «Dieu est juste et bon». Excusez-moi, permettez-moi d'en douter. Je boude, j'y ai jamais cru de toute façon. Rancune éternelle.

Après novembre, je tenterai de démarrer une nouvelle année moins morose, j'essaierai de dissiper ma haine, de ne pas avoir envie, à tout moment, d'exploser et de tout casser. Je varierai mes sujets, vous raconterai mes hontes intergalactiques, afin de me faire rigoler, et par le fait même, vous faire sourire. Je ne dis pas que passer Noël sera facile, mais j'essaierai de faire un effort, d'être moins pessimiste. 

J'ai déjà fait beaucoup de travail, le temps aussi m'a aidée à traverser la pire année de ma vie. C'est peut-être con, mais le seul moyen d'avoir moins mal est d'attendre.

Leitmotiv : Reprendre la vie comme «avant» et y aller un jour à la fois. 

J'écoute les conseils, m'efforce de faire comme tous ces gens qui, malgré la perte d'un être cher, continue à travailler, à s'exprimer et à rire. Je suis vos exemples et je vous comprends mieux.

Merci.

Et même si je ne crois plus au paradis, je t'entends souvent me crier avec ardeur, comme tu le faisais avant :« Arrête de pleurer ! Ça ne sert à RIEN !» ; «Ce qui est fait est FAIT, on ne revient pas en arrière.» 

«Maintenant, VAS-Y ! Fonce ! Je te suis !».


samedi 5 novembre 2011

Coeur de givre

«Méfiez-vous des gens dont on dit qu'ils ont le coeur sur la main. Comme ce n'est pas sa place, demandez-vous ce qu'ils peuvent bien avoir à la place du coeur».
Pierre Teilhard De Chardin

Ça sonne à la porte. J'ouvre. 
Il n'y a personne, 

En baissant les yeux sur le pas de ma porte, j'y aperçois un paquet de papier brun, quelques feuilles semblables au papier dans lequel la viande, que l'on achète chez le boucher, est emballée. 

En déballant ce colis, j'y découvre un coeur.
Tiens, il ressemble étrangement au mien.

Pourquoi git-il ici ?
J'élude provisoirement la question. 

Ce matin d'automne, un coeur git sur le pas de ma porte. Il ne m'appartient pas. 

Serait-ce le sien, ou bien, serait-ce le nôtre, ou même le vôtre ?

Il palpite encore, pourtant si loin de son propriétaire.

J'ai compris, il est couvert de givre,  il s'agit bien du sien.


La vie étant ce qu'elle est, soit en perte continuelle de sens, je me permets ce matin, un coup de gueule. Je me permets de condamner cet homme, qui a osé se départir de son coeur, en assassinant froidement deux personnes de coeur.

De tout coeur, j'écrase de mon pied, ce coeur abandonné.
Qu'il cesse de battre à tout jamais, il n'en mérite plus.


Et moi, j'ai le coeur en diagonale.

mardi 1 novembre 2011

Sans ordonnance

  
«Tout le secret de l'art est peut-être de savoir ordonner des émotions désordonnées, mais de les ordonner de telle façon qu'on en fasse sentir encore mieux le désordre.»
Charles-Ferdinand Ramuz


Oui. Foutu novembre.
Ça brasse, à l'intérieur.

Je le tiens, mais je ne le retiens pas, ce temps, sur mon poignet, et ma tête ondule, en silence.

Je suis incapable, je ne peux, je ne veux concevoir l'absence.

Fou,
Tue novembre.

S'il te plaît.

mercredi 5 octobre 2011

L'indestructible fil invisible

«L'invisible araignée de la mélancolie étend toujours sa toile grise sur les lieux où nous fûmes heureux et d'où le bonheur s'est enfui.»
Boleslaw Prus


Le fil imperceptible :
entre toi                         et le reste du monde,
entre nous,
entre vous,
entre eux                        et tous les autres. 

Ce fil qui relie l'insaisissable, qui unit les gens.


J'ai des idées qui naissent dans le creux de mon coeur, mais qui s'évanouissent sur le bout de ma langue, elles fondent. Elles se taisent, donc je me tais. Certaines choses sont nées sans mots, et c'est bien comme ça. Un silence vaut parfois mille mots, un regard aussi. J'apprécie le silence, ils dessinent des fils un peu partout.
De la musique, du bruit, je suis d'accord, mais pas tout le temps.

Tourner la page du calendrier provoque en moi de l'anxiété. J'appréhende l'arrivée du mois de novembre, c'est déjà le mois prochain. Déjà. 
Je me revois, l'année dernière, à même date, le coeur léger, rigolant à tort et à travers, je ne savais pas combien tout allait s'assombrir, si vite. Certaines choses sont nées sans mots, certains sentiments sont indescriptibles, tant ils sont prenants et peuvent nous hâcher, nous découper en mille miettes. Je suis encore en colère. Très en colère.

J'ose penser que notre fil est encore là, qu'il est encore bien solide, que tu es encore là, que je t'ai entendu me souhaiter bon anniversaire, il y a deux semaines, que tu es à côté de moi, tous les matins, quand je prends ta voiture, celle que tu aimais tant, que tu es là, quand je pense à toi, seule, assise dans mon salon. 

Le silence, c'est bien, oui. Bravo.

Maintenant, le fil est tout emmêlé.

dimanche 25 septembre 2011

Je pense donc je sue

  "-À quoi pensez-vous ?
 - À l'impossibilité de ne pas penser."
Mehdi Belhaj Kacem



C'était une belle journée, même si j'ai beaucoup sué.

dimanche 18 septembre 2011

Effectif d'affectifs

«Les mots boivent notre pensée avant que nous ayons eu le temps de la reconnaître»
Jean-Paul Sartre


Le monde est une bibliographie de biographies

Méfiez-vous des artificiels artificieux,
Faites attention à leurs intentions,


Certains se moquent,
Affligent l'infligé,


Rien ne sert
D'affermir l'affirmé
Ou d'apurer l'épuré,


Je veux
Prescrire l'idiotisme,
Proscrire l'idiotie,
Je veux repartir l'originel,
Je veux répartir l'original,


Avènement d'un événement :
J'ai capturé un captivé,
J'ai captivé un capturé,


J'ai vu un badaud bedeau,
J'ai vu un cinéphile synéphile sinophile,
J'ai vu des crédules crédibles,
Certains détonaient,
D'autres dénotaient des regrets,


J'aime paraphraser en périphrases,
J'aime la flagrance d'une fragrance,
Je déplore la justesse de la justice,
Son inclinaison importune,
Son inclination opportune,


Ici, je vous esquisse mon esquive,
Mon invasion dans l'évasion,


Je vous annonce alors,
La cession de ma session.

samedi 10 septembre 2011

Ma parole en archipel

«Je me suis tue.
Un ou deux mois.
Je ne sais plus.
Me revoilà.»

- Moi-

J'ai fait avancer le vent, les paupières closes, j'ai fait avancer le temps.
J'ai fait vivre mon double, j'ai laissé l'autre se calmer.

Le rempart noir s'est déplacé, les oiseaux ont repeuplé les arbres et je me suis plu à les observer, le soleil s'est amené sans grand mouvement et je me suis pâmée devant.

Par échappées, courtes pensées.
Jaunes.

Je parle, je parle, je parle.
Derrière mes cordes vocales se cachent bien d'autres paroles.

vendredi 15 juillet 2011

hahaha.com

''Sardine : petit poisson sans tête qui vit dans l'huile.''
Léo Campion

Je vous le dis tout de suite, il n'est pas toujours utile de regarder  la scène pour faire connaissance avec des humoristes.

Certes, il vous faudra suivre plusieurs étapes :

1) acheter des billets.
2)  vous rendre sur les lieux du spectacle.
3) Une fois bien confortablement installés, en attendant que le numéro commence, faire visuellement un tour des horizons.
4) Écouter la dame qui cherche de l'attention juste à côté de vous (oui, celle avec le gros décolleté).
5) Discuter de manière forcée avec elle, en tentant de rester poli.

« La dernière fois, je suis montée sur scène. J'ai carrément embrassé le mec». «Je mets ma carte entre mes seins et ces imbéciles d'employés pensent que je suis VIP, alors j'ai droit au champagne». «Je me fais qui je veux, je suis irrésistible, tu sais, les mecs ont des besoins...».«J'ai fait le tour du monde». «J'ai croisé Arthur à Los Angeles, il a payé et moi non, non... mais t'as vu ses cernes... Pauvre mec.» «Il se fait des jeunes de 22 ans». «Je vais faire un one man show à Paris, en anglais, tous les Amerloques viendront me voir».

«Je vais me faire celui-là aussi»

Ma chère dame, vos conneries ont des limites et il m'a fallu intervenir.

Pétasse toi-même.


jeudi 30 juin 2011

Encore

"Toutes les eaux sont couleur de noyade"
Emil Michel Cioran

Voilà comment, sans trop que je comprenne pourquoi, je suis LÀ, à 2 heures du matin.

LÀ.

Seule dans ma chambre à rédiger un mot.
J'ai mal au coeur, j'ai mal à la tête, j'ai mal à la conscience.
Une soirée "anodine", supposément "relaxe".. et puis.... d'un coup un gros "boom".
Une prise de conscience directe, en pleine chanson, en plein rythme, en pleine ambiance. Une bouffée de chaleur, des picotements, un bourdonnement. Les jambes molles. Ça y est, j'ai mal. Tout me revient. Toute cette pression redescend. Comme si, depuis tout ce temps, j'arrêtais de respirer, comme si j'étais dans l'eau, sans air, les poumons comprimés, en attendant de recevoir enfin de l'oxygène.

LÀ.

Sur cette piste, j'ai étouffé. Il n'y a pas d'oxygène. Non, Ça ne VA pas.
IL ne reviendra pas.

J'ai mal au coeur, mal aux jambes, mal.

Encore.

mardi 21 juin 2011

Douce aube

Victor HUGO 
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni .....



The end.

"Dans la vie c'est comme ça. Tout finit par finir, même le pire"
Louis Caron


La fin d'une saison et le début d'une autre.

Tout finit par arriver, c'est très logique, dans l'ultime, la fin justifie les moyens.

À mon sens, ce mot "fin" n'est pas le"but", mais bien la "fin" - fin.

On sait que ça se terminera un jour, on agit donc en conséquence.

lundi 13 juin 2011

État de la mer

"C'est pas la mer qui fait les vagues, c'est le vent."
Grégoire Lacroix

Je flotte sur la mer.

Ma vie est en vagues.
En vagues régulières
très irrégulières.
Elles me larguent.

J'ai la vague à l'âme.


Prises dans un courant
Couramment,
les vagues se réfléchissent,
se diffractent
se réfractent
se rétractent

Que le vent cesse
Avant que je ne me blesse.


mardi 7 juin 2011

(en) Volée

"Inconsidérément et à la volée"


Je m'en vais prendre du soleil.

Je m'en vais.

Je m'en vais prendre de l'air.

Je m'en vais.

Je m'en vais dans les hauteurs.

Je m'en vais.

Je m'en vais crayonner.

Je m'en vais.
....

Je m'en vais.....
corriger sur le balcon.

lundi 6 juin 2011

Robin des bois

Voici deux voleurs. Celui-ci est pauvre et vole les riches… Cet autre est riche et vole les pauvres.
Victor Hugo

Le nom de ce personnage célèbre est bien plus approprié en anglais qu’en français : « Robin hood ».

Rob : Voler
In hood : avec une cagoule.

Voler avec une cagoule....

Robin : Robin.
Des bois… : des bois.

Robin des bois....

Ah !

On aurait pu se forcer pour trouver une traduction efficace. À mon avis, il y a eu confusion avec « Rob in WOOD », d’où la traduction BOIS.




Cette photo, je l’ai prise dans le quartier Hochelaga- Maisonneuve de Montréal.
Je me suis assurée de bien fermer mes portes de voitures à clés, je n’avais pas envie de confirmer l’existence réelle de ce cher Robin des bois des temps modernes…



vendredi 3 juin 2011

Mirage


"La vie est un rêve, mais rêver n'est pas vivre"
Contantyn Huygens
 ]

J'ai laissé passer du temps.
Le dernier message était tellement rempli de nostalgie que je n'avais plus envie d'écrire.

Me revoilà alors, j'ai laissé tomber un peu de poussière,

Ces derniers temps, je rêve et je me souviens. Les rêves ont cela d'étrange que parfois, ils semblent si réels qu'on y croit encore le lendemain. Le contraire se produit aussi, le réel peut parfois paraître tellement irréel qu'on le confond avec la rêverie ou même le cauchemar.

Je pense.
Donc,  je rêve.


vendredi 27 mai 2011

27

"Les journées sont pleines, mais vides sans toi"
Maman


Un 14 septembre je suis née
Un mercredi je me suis montrée

À 2 ans, tu voulais m'occuper
Tu m'as montrée à jouer.
Qu'à ce fameux jeu d'échecs,
On n'a pas droit à l'échec

À 6 ans, je n'avais cessé de grandir
J'ai appris à lire et à écrire
En classe, c'est la première que je voulais être
Pour remplir de fierté ton être
Tes conseils sont récurrents
Le monde est rempli de concurrents

À 7 ans, tu m'as fait décrouvrir,
Une nature à  éblouir
Une eau pleine de vagues
Dans laquelle on divague
Sous le soleil d'Espagne
La joie ne nous épargne

À 8 ans, tu t'es assuré
que je sache compter.
Pendant une matinée
Tous ces chiffres
Tu me les as dictés 
Pour que je m'en empiffre
et que jamais ils ne soient oubliés.

À 9 ans, tu nous as fait déménager.
D'un appartement,
nous avons changé de logement,
Une belle maison
dorevénavant nous habitons.

À 10 ans, les vacances
nous les passions en France.
En Normandie,
Dans un petit logis.
La mer, c'est un sacré changement d'air
Ça éloigne les pieds de la Terre.
Je l'ai bien appris.
En Normandie,
Il n'y a pas que la mer.
Pour me remettre les pieds sur terre,
Tu m'as expliqué la guerre.
Les plages du débarquement
et Hitler
Cet affreux commandant.

À 12 ans, Grand Chamboulement.
Tu proposes un second déménagement.
Ah, il faut traverser la mer.
Que dis-je, l'océan.
Qu'est-ce que nous allons faire?
Et toutes nos affaires ?
Nous allons vers le Néant.

À 13 ans, Force m'est de constater
Que tu n'as rien raté.
Tu m'as appris que rien n'est impossible
que parfois aucune limite n'est possible.
Tu t'es donné raison
Tu avais sûrement raison
Ça m'a donné une bonne leçon d'adaptation.

À 14 ans, contre ton gré
Je change.
Je ne suis plus un bébé
et donner mon opinion me démange.
Des étincelles se sont pointées
Nous nous sommes alors très souvent disputés.

À 17 ans, à ton grand regret, je t'annonce
qu'à l'informatique, je renonce.
Un avenir sans lendemain !
Bravo! dit-il en claquant des mains.
Je préfère les lettres
La folie, les chiffres ne peuvent la permettre
Je poursuis donc mes intérêts
Sous ton regard inquiet.

À 19 ans, tu m'apprends les tournants.
Pendant quatre heures,
Je manie le volant.
Les créneaux ne me feront plus jamais peur.

À 21 ans, tu m'ouvres les portes
La connaissance est à ma porte.
L'enseignement, c'est très tentant.
Mais je choisis la psychologie,
Je me lance un autre défi.

À 22 ans, mon premier choix s'impose
Les études littéraires, j'ose.
Les étincelles sont mises en pose
Ton oeil est plus rose
Le temps n'est plus morose

À 23 ans, je te présente un homme
C'est le summum.
Tu l'apprécies au premier coup d'oeil
Je suis heureuse que tu l'accueilles.

À 24 ans, on joue avec les lettres,
Le scrabble, ce fameux jeu.
Je suis loin de t'envoyer paître,
On partage du temps, tous les deux.
Ensemble, on en passe du temps  
Dans ce passe-temps.
Jouer avec les mots, jouer avec les chiffres.
Ça nous unit,
C'est un beau compromis.

À 25 ans, tu m'offres un présent
Un souvenir à garder jusqu'au présent
Un voyage en Europe
Voilà que je galope!
Paris, Bruxelles, Amsterdam !
Je suis maintenant une femme !
Nice, Barcelone !
Une belle chanson que je chantonne.

À 26 ans, nous avons un différend
On se confronte
Le silence dura un long moment.
Mes larmes ne se comptent.
Ton fils me connaissant,
a réparé les ligaments.
Pour la première fois,
nous étalons nos sentiments,
Pour la première fois
Ce n'est jamais arrivé autrefois.

À 26 ans, je quitte la maison
Sous tes airs inatteignables,
Je ressens le changement de ton.
Tu sais, je suis affable.
Ton inquiétude se dissipe,
Tu le vois bien que je m'émancipe.

À 27 ans, je ne te reconnais plus
Ton côté battant a disparu
N'oublie pas les concurrents,
Tu te rappelles?
Ne reste pas sur le banc...
Tu en trouveras un autre,
un autre emploi,
Relève-toi,
Ne laisse pas la chance aux autres.

À 27 ans, à ta façon, tu te bats,
des médecins et des psychiatres,
Tu en vois.
Il faut combattre.
La vie te fait un coup bas,
Je ne t'en veux pas,
Je suis là pour toi.

À 27 ans, je croise les doigts,
Faites quelque chose,
Pourquoi est-il si las?

À 27 ans, tu viens chez moi,
Un bon repas, c'est déjà ça.
des huîtres, tu adores ça,
Tu ne peux pas me refuser ça ?
J'ai appris, souviens-toi.
En psychologie. C'est une maladie.
La dépression se soigne au fond.

À 27 ans, j'ai compris,
La dépression est un poison
Le stress met un homme en détresse.
S'il te plaît, secoue-toi.
Je suis là.
Nous sommes là.

À 27 ans, j'ai vu la honte
Je t'en prie, cache-la
Elle ne te mérite pas,
Pense à tout ce qui compte.

À 27 ans, tu m'as appris,
que le corps est un ennemi.
La maladie a surgi,
a rongé ta vie.
Tes artères ont subi ce sort maudit.

À 27 ans, j'ai compris
La vie, c'est de la comédie
C'est aussi une tragédie.

À 27 ans...

Six mois sans toi, c'est plus long que toute ma vie.

"PAULINE,

Bon anniversaire, moi mes 27 ans, c’était en février 1978, je ne connaissais pas encore ta mère, je ne l’ai connue qu'en février 1979.  

À bientôt...

PAPA"

14 septembre 2010



Maman est là, ne t'en fais pas Papa.
Je suis là.

mercredi 25 mai 2011

Prodome poétique

Je remercie mes professeurs de l'école primaire qui m'ont permis de m'initier à la poésie dès mon plus jeune âge. En arrivant en classe, lorsque je voyais le mot "poésie" écrit au tableau, deux  promptes émotions se manifestaient :
" Génial, je vais sortir ma plus belle écriture et pouvoir faire un dessin" et "Dommage, il faut l'apprendre par coeur et le psalmodier la semaine prochaine".
Le premier poème qu'il m'a fallu apprendre est "Quartier Libre" de Jacques Prévert.
Je le connaissais  s.u.r.-l.e.-b.o.u.t.-d.e.s.-d.o.i.g.t.s.

Le voici :

Quartier Libre

J’ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l’oiseau sur la tête
Alors
on ne salue pas
a demandé le commandant
Non
on ne salue pas
a répondu l’oiseau
Ah bon
excusez-moi je croyais qu’on saluait
a dit le commandant
Vous êtes excusé
tout le monde peut se tromper
a dit l’oiseau "

Quand on est jeune, on apprend par coeur, on saisit quelques mots clés, mais on a un peu de mal à se figurer le deuxième sens, si je me souviens bien, le dessin que j'avais fait à l'époque ressemblait à ceci :

Même s'il ne s'agit pas du dessin original, j'ai tenté de reproduire le plus fidèlement possible l'image qu'il me reste de mon dessin d'époque (En fouillant un peu, je devrais être capable de le retrouver, afin de vous confirmer le tout).

Donc, on voit très bien ici que je n'avais pas compris l'histoire, déjà parce que :

- Le képi n'est pas dans la cage 
- l'oiseau n'est pas sur la tête.
- L'oiseau n'est pas dans la cage.

Rien d'onirique, n'est-ce pas?

Ça finit par se développer. Avec l'âge.



mardi 24 mai 2011

synthèse succinte (pléonasme)

La question favorite de notre époque est : "Ma vie se résume-t-elle à cela?"
Faith Popcorn


Oui, je sais, cela fait un certain moment que je n'ai pas écrit. Lorsqu'il y a beaucoup de rebondissements en peu de jours, je ne sais plus où donner de la tête. Récapitulons.


1- Je vais faire une liste. Il est toujours bon d'annoncer clairement les choses.

2- Lorsque je passe plusieurs minutes sur la route, j'observe toujours les plaques d'immatriculation. J'aime bien lorsque les lettres forment des mots de trois lettres cocasses. J'ai donc aperçu "MDR", "BOF" et "BIP". Je suis encore à la recherche de "LOL" et de "CUL", ce dernier étant le pire.

3- Je suis allée dans la jungle dimanche soir. Je ne peux que constater que les gens dans les discothèques ont l'air d'animaux de la jungle. Ils puent, suent, bavent et poussent des cris. De plus, certains de ces phénomènes se croient en pleine savane, c'est pour cela qu'ils n'oublient jamais leurs lunettes de soleil.

4- Ça y est, j'ai porté une jupe pour la première fois de l'été. J'aurais quand même dû penser qu'aller faire l'épicerie dans cet accoutrement peut être malaisant, surtout quand il y a un vent insupportable dehors.

5- Samedi, c'était l'anniversaire d'un ami. Une fête surprise était prévue en son honneur, une salle était réservée, car nous étions 35. Arrivés au restaurant, la salle n'était pas encore prête et nous attendions dehors pour que le tout se libère. Le fêté est arrivé un peu trop tôt. L'effet surprise était sûrement un peu moins prenant.

6- Vendredi, j'ai pris un après-midi de congé pour corriger. Finalement, j'ai dormi. Oppression au réveil.

7- Une collègue m'a suggéré d'écrire quelque chose dans mon blog, concernant la charmante réunion de la journée pédagogique qui s'est déroulée aujourd'hui. Je trouvais cela pertinent sur le coup, mais là, j'ai un blanc. Je ne sais plus de quoi il s'agit.

8- Lors d'une journée pédagogique, on est encore plus déconnectés qu'en congé.  J'ai quand même un peu travaillé, mais j'avoue ne pas avoir fait ce qui nous était demandé en réunion. J'avoue.

9- Voir un petit frère tout triste, c'est être triste aussi. Consoler un petit frère, c'est un peu se consoler soi-même.

10- Deux citations qui sont valides en tout temps : "Un être vous manque et tout est dépeuplé" et " Quand le chat n'est pas là, les souris dansent". C'était à mentionner. Un jour, je développerai.

11. Si on jouait au jeu des différences, on remarquerait tout de suite qu'après le chiffre, il n'y a pas un tiret, mais un point. Mais on ne joue pas.

12- Pour écrire, il faut que j'aie du temps. Du temps seule, devant mon ordinateur. Ce n'est pas toujours facile d'être seule, de surcroît, devant l'ordinateur.

13- Dimanche, je suis allée voir un spectacle de danse, le premier spectacle de danse de ma cousine de 6 ans. Le spectacle a duré deux heures et demie. Elle ne faisait que deux numéros qui ne duraient que 2 minutes chacun.

14- Dimanche soir, je suis allée prendre un verre avec des amis dans un bar nouvellement ouvert. La bière  était fraiche et l'ambiance agréable. J'y suis retournée hier avec deux autres amis : La bière était chaude et l'ambiance était pourrie.

Heureusement que les semaines existent pour se remettre des fins de semaine.


lundi 23 mai 2011

Imbroglio

J'ai tellement de choses à raconter, je ne sais plus par où commencer.

Je vous reviens.


À plus tard.

jeudi 19 mai 2011

Serrure

"Peut-être qu'à force de retenir le pire, on finit par oublier le meilleur "
Jean Dion

J'ai pu apprécier le soleil plus que je ne l'aurais pensé, aujourd'hui. Oui, ce matin, je me réjouissais d'apercervoir quelques sporadiques rayons dans le ciel, avant d'aller au boulot. Sachez que j'ai pu en profiter à la fin de ma journée de travail, et ce, de manière inattendue.

Quand la journée de dur labeur se termine, qu'il est temps de se décharger de tout son matériel dans son automobile, et que, après mûre réflexion, l'on constate qu'il fait assez chaud pour enlever sa veste, et bien, on dépose le tout sur le siège du passager. Encombrée d'un tas de trucs, on se libère du maximum. On s'assure de bien verrouiller la porte et on se dirige vers le siège du conducteur.

C'est à ce moment même que l'on constate qu'il n'y a plus d'accès possible pour se rendre à l'intérieur du véhicule, car on a malencontreusement laissé échapper ses clés à l'intérieur de la voiture.

Quelques minutes suffisent pour se sentir on ne peut plus ridicule. On se retrouve les bras à l'air, sous un mince rayon de soleil.

Rien dans les mains. 
Dans un stationnement quasi désert.

On ricane un peu.

Néamoins, par chance, on ne sait  pourquoi, on remarque qu'on a gardé avec soi son téléphone. On s'empresse alors d'appeler quelque ressource pour se dépanner.

On contacte aussi certaines personnes de  son entourage pour exposer sa situation embarrassante.



On réalise alors qu'on a de véritables amis et qu'en moins de 10 minutes, un ami génial vient te voir juste pour t'aider à supporter l'attente et que le double des clés est livré quelques minutes plus tard par un amoureux hors du commun.

À ces personnes, je dis merci.
Vous êtes vraiment les meilleurs serruriers.