vendredi 27 mai 2011

27

"Les journées sont pleines, mais vides sans toi"
Maman


Un 14 septembre je suis née
Un mercredi je me suis montrée

À 2 ans, tu voulais m'occuper
Tu m'as montrée à jouer.
Qu'à ce fameux jeu d'échecs,
On n'a pas droit à l'échec

À 6 ans, je n'avais cessé de grandir
J'ai appris à lire et à écrire
En classe, c'est la première que je voulais être
Pour remplir de fierté ton être
Tes conseils sont récurrents
Le monde est rempli de concurrents

À 7 ans, tu m'as fait décrouvrir,
Une nature à  éblouir
Une eau pleine de vagues
Dans laquelle on divague
Sous le soleil d'Espagne
La joie ne nous épargne

À 8 ans, tu t'es assuré
que je sache compter.
Pendant une matinée
Tous ces chiffres
Tu me les as dictés 
Pour que je m'en empiffre
et que jamais ils ne soient oubliés.

À 9 ans, tu nous as fait déménager.
D'un appartement,
nous avons changé de logement,
Une belle maison
dorevénavant nous habitons.

À 10 ans, les vacances
nous les passions en France.
En Normandie,
Dans un petit logis.
La mer, c'est un sacré changement d'air
Ça éloigne les pieds de la Terre.
Je l'ai bien appris.
En Normandie,
Il n'y a pas que la mer.
Pour me remettre les pieds sur terre,
Tu m'as expliqué la guerre.
Les plages du débarquement
et Hitler
Cet affreux commandant.

À 12 ans, Grand Chamboulement.
Tu proposes un second déménagement.
Ah, il faut traverser la mer.
Que dis-je, l'océan.
Qu'est-ce que nous allons faire?
Et toutes nos affaires ?
Nous allons vers le Néant.

À 13 ans, Force m'est de constater
Que tu n'as rien raté.
Tu m'as appris que rien n'est impossible
que parfois aucune limite n'est possible.
Tu t'es donné raison
Tu avais sûrement raison
Ça m'a donné une bonne leçon d'adaptation.

À 14 ans, contre ton gré
Je change.
Je ne suis plus un bébé
et donner mon opinion me démange.
Des étincelles se sont pointées
Nous nous sommes alors très souvent disputés.

À 17 ans, à ton grand regret, je t'annonce
qu'à l'informatique, je renonce.
Un avenir sans lendemain !
Bravo! dit-il en claquant des mains.
Je préfère les lettres
La folie, les chiffres ne peuvent la permettre
Je poursuis donc mes intérêts
Sous ton regard inquiet.

À 19 ans, tu m'apprends les tournants.
Pendant quatre heures,
Je manie le volant.
Les créneaux ne me feront plus jamais peur.

À 21 ans, tu m'ouvres les portes
La connaissance est à ma porte.
L'enseignement, c'est très tentant.
Mais je choisis la psychologie,
Je me lance un autre défi.

À 22 ans, mon premier choix s'impose
Les études littéraires, j'ose.
Les étincelles sont mises en pose
Ton oeil est plus rose
Le temps n'est plus morose

À 23 ans, je te présente un homme
C'est le summum.
Tu l'apprécies au premier coup d'oeil
Je suis heureuse que tu l'accueilles.

À 24 ans, on joue avec les lettres,
Le scrabble, ce fameux jeu.
Je suis loin de t'envoyer paître,
On partage du temps, tous les deux.
Ensemble, on en passe du temps  
Dans ce passe-temps.
Jouer avec les mots, jouer avec les chiffres.
Ça nous unit,
C'est un beau compromis.

À 25 ans, tu m'offres un présent
Un souvenir à garder jusqu'au présent
Un voyage en Europe
Voilà que je galope!
Paris, Bruxelles, Amsterdam !
Je suis maintenant une femme !
Nice, Barcelone !
Une belle chanson que je chantonne.

À 26 ans, nous avons un différend
On se confronte
Le silence dura un long moment.
Mes larmes ne se comptent.
Ton fils me connaissant,
a réparé les ligaments.
Pour la première fois,
nous étalons nos sentiments,
Pour la première fois
Ce n'est jamais arrivé autrefois.

À 26 ans, je quitte la maison
Sous tes airs inatteignables,
Je ressens le changement de ton.
Tu sais, je suis affable.
Ton inquiétude se dissipe,
Tu le vois bien que je m'émancipe.

À 27 ans, je ne te reconnais plus
Ton côté battant a disparu
N'oublie pas les concurrents,
Tu te rappelles?
Ne reste pas sur le banc...
Tu en trouveras un autre,
un autre emploi,
Relève-toi,
Ne laisse pas la chance aux autres.

À 27 ans, à ta façon, tu te bats,
des médecins et des psychiatres,
Tu en vois.
Il faut combattre.
La vie te fait un coup bas,
Je ne t'en veux pas,
Je suis là pour toi.

À 27 ans, je croise les doigts,
Faites quelque chose,
Pourquoi est-il si las?

À 27 ans, tu viens chez moi,
Un bon repas, c'est déjà ça.
des huîtres, tu adores ça,
Tu ne peux pas me refuser ça ?
J'ai appris, souviens-toi.
En psychologie. C'est une maladie.
La dépression se soigne au fond.

À 27 ans, j'ai compris,
La dépression est un poison
Le stress met un homme en détresse.
S'il te plaît, secoue-toi.
Je suis là.
Nous sommes là.

À 27 ans, j'ai vu la honte
Je t'en prie, cache-la
Elle ne te mérite pas,
Pense à tout ce qui compte.

À 27 ans, tu m'as appris,
que le corps est un ennemi.
La maladie a surgi,
a rongé ta vie.
Tes artères ont subi ce sort maudit.

À 27 ans, j'ai compris
La vie, c'est de la comédie
C'est aussi une tragédie.

À 27 ans...

Six mois sans toi, c'est plus long que toute ma vie.

"PAULINE,

Bon anniversaire, moi mes 27 ans, c’était en février 1978, je ne connaissais pas encore ta mère, je ne l’ai connue qu'en février 1979.  

À bientôt...

PAPA"

14 septembre 2010



Maman est là, ne t'en fais pas Papa.
Je suis là.

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