mercredi 4 mai 2011

Objurgation "..."

"Je doute de ce que je sais, je me doute du reste"

Ylipe



Les ambulances semblent rassurantes, elles courent secourir une personne en détresse.  L’espoir est palpable « les ambulanciers vont tout arranger, tout soigner ».

Et bien, non. Pas toujours.

La simple vue d’une ambulance me donne le cafard, ne parlons même pas du son qui émane de ces engins, il me donne la chair de poule.  Je comprends toutefois l’urgence et j’en veux maintenant aux automobilistes qui ne comprennent pas à quel point les secondes qu’ils font perdre, en restant figés sur la route, peuvent être fatales.

Jusqu’à dernièrement, j’admirais les ambulanciers. Maintenant, je ne sais plus.

Je n’arrive pas à concevoir comment ils font. Se rendent-ils vraiment compte qu’ils peuvent jouer entre la vie et la mort de quelqu’un ? Sans vouloir faire d’analogie de base (mais en la faisant quand même), j’ai travaillé dans une pâtisserie fine pendant quelques années, et au bout d’un moment, un certain détachement s’opérait entre les gâteaux et moi. Ces pâtisseries, jadis appétissantes, finissaient par apparaitre à mes yeux comme de la matière plastique et je m’en suis totalement détaché. Elles n’étaient plus attrayantes. Évidemment, j’y faisais très attention, mais il m’arrivait  parfois de faire une erreur et d’échapper malheureusement un gâteau par terre : « Dommage, je ferai attention la prochaine fois ».

Il est tombé, je n’irais tout de même pas le faire payer au client….

Les ambulanciers ont fait « tout ce qu’ils ont pu mais…. »

Dans le milieu de la santé, tout se paye, même en situation d’urgence.
130 $ pour l’ambulance. Prévoyez-vous aussi 20$ pour le stationnement de l’hôpital.
« Pas de monnaie ? »…. « Première à droite, il y a un guichet ».
Ça peut paraître normal pour plusieurs personnes, pour moi, c’est complètement abérrant.

Il est très difficile de parler de la mort, d’en parler en termes justes. J’y vais à tâtons, il faudra excuser mes hésitations et mes maladresses. Parfois, la colère et la tristesse jumelées ne font pas bon ménage. Je ne suis pas encore une adulte qui accepte la mort « parce qu’ainsi va la vie », « parce que  c’est un cycle».
« Elle fait partie de la réalité des choses ».
« On ne peut rien y changer ».
Bof.

Je le reconnais, j’ai pris un sacré coup de vieux. Il m’a fallu faire preuve de maturité, il m’a fallu cacher mon cœur d’enfant ratatiné et jouer l’adulte pour ainsi revenir sur les rails. « À 27 ans, on comprend. ». La mort existe et elle arrivera, fatalement. Mais pourquoi maintenant ? On ne m’a pas demandé mon avis.  Un coup de téléphone dans la nuit : une mauvaise surprise de mauvais goût, me laissant totalement incrédule.

« Impossible ».

L’arrière-goût, durable et puissant, perdure et me fait, à intervalles irréguliers, grimacer aux larmes.

Pour moi, la mort est inutile. Je ne vois pas où est le plaisir d’y croire.  Elle nous apprend des lieux communs : « Ne prends rien pour acquis »,  « la vie est fragile », « profite de tes proches », « profite de la vie, car on n’en a qu’une seule »…...

Merci BEAUCOUP, j’étais déjà au courant.

Fallait-il donc qu’il meure quand même ?


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